Dès que Jésus eut été baptisé,  il sortit de l'eau... Matthieu 3.16

Question : Pourquoi Jésus a-t-il été baptisé puisque le baptême de Jean impliquait la repentance des péchés ?

Jean lui-même à hésiter à baptiser Jésus, mais l'Écriture nous indique deux raisons pour lesquelles Jésus s'est soumis à ce baptême.

1. Jésus a répondu à Jean : "Accepte, pour le moment qu'il en soit ainsi ! Car c'est de cette manière qu'il nous convient d'accomplir ce que Dieu demande" Matthieu 3.15.

Jésus lui-même étant sans péché, mais en se soumettant au baptême de Jean, il s'est associé publiquement à ceux qui se faisaient baptiser. "Son baptême était, dans un sens, une identification avec eux, comme un gage qu'il prendrait leur place lors du jugement... il est mort comme substitut sur la croix".

2. Une autre raison nous est donnée dans Jean 1. 34 : Lorsque l'Esprit de Dieu est descendu sur Jésus après son baptême, Jean a su qui était le Fils de Dieu parce que Dieu l'avait prévenu : "Tu verras l'Esprit de Dieu descendre et se poser sur un homme ; c'est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit" v. 33 . Après cela, il pouvait attester  solennellement : "Cet homme est le Fils de Dieu".

Réponse : Le baptême de Jésus n'a rien à voir avec une conscience personnelle de péché, mais que c'était une manière de s'identifier avec le but du mouvement de Jean. Bien que le baptême de Jean impliquait bien entendu la repentance, son but ultime était la constitution d'une nouvelle communauté... Ceux qui acceptaient le baptême de Jean se déclaraient pour cet Israël de Dieu, nouveau et purifié. L'idée du véritable Israël en tant que corps fondé, non sur la nationalité, mais sur la réponse spirituelle, était aussi importante dans l'enseignement de Jésus, et le baptême doit être vu, du moins en partie, comme un "vote" en faveur de cette nouvelle communauté spirituelle.

"Plus que cela : en s'identifiant avec eux qui, là-bas au Jourdain, déclaraient leur renonciation au péché, Jésus se mettait lui-même dans la situation d'être leur représentant." Un jour, cette identification l'amène à mourir, et dans cette mort, il mourra pour eux. Toute la vie de Jésus et sa mort étaient "pour les autres", et son baptême une déclaration de cette solidarité... Il est intéressant de voir que plus tard, il emploiera le mot baptême comme un symbole de ses souffrances et de sa mort (Marc 10. 38-39 ; Luc 12. 50).

L'évangéliste Jean dans son évangile ne raconte pas le baptême de Jésus, mais passe directement au témoignage que Jean le baptiseur rendait à Jésus en réponse à la délégation des prêtes et des lévites de Jérusalem (Jean 1. 19-28).

Le lendemain [v 29], en voyant Jésus venir à lui, il "rendit" ce témoignage : "j'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui" v. 32, Cette parole suppose nécessairement que le baptême de Jésus était un fait accompli au moment où parlait le précurseur. Car c'était au moyen de cette cérémonie que, conformément à la promesse divine v. 33, la personne du Messie devait lui avoir été désignée.

Dans les versets 31 et 33, il affirme  lui-même que jusqu'au moment du baptême, il ne le connaissait pas. "Il est donc impossible de placer le baptême de Jésus ce  jour même" .

Le jour désigné par "le lendemain," Jean voit Jésus "venant à lui." Il le reconnaît immédiatement et rend le témoignage consigné dans ce verset, "s'appuyant sur la révélation qu'il a eue au moment du baptême de Jésus (v. 33-34)." Ce détail suppose que Jésus, après avoir été baptisé, s'était, antérieurement à cette rencontre, éloigné de Jean pendant un certain temps, et qu'après cet intervalle il revenait en ce jour auprès de son précurseur, espérant trouver auprès de lui ceux que Dieu lui donnerait pour commencer son oeuvre. Et nous savons en effet par le récit synoptique, que Jésus, après son baptême, s'était retiré dans le désert, où il avait passé plusieurs semaines ; c'était donc maintenant le moment où il reparaissait pour entreprendre son travail de rédempteur.

Les deux suivants "lendemains" s'enchaînent normalement à ce jour où Jésus était revenus vers Jean, probablement plusieurs semaines après son baptême. Le lendemain du v. 35 est le lendemain du jour où  Jean a rendu le témoignage rapporté aux versets 32-34 et pas le"lendemain du baptême de Jean".

Josias APLOGAN, Pasteur de l'église ACC